Jerry Lane sur "Theeb"

Publié le par Patrick

Synopsis : Péninsule arabique, 1916, sous l’occupation britannique. Dans un campement bédouin, au cœur du désert, le jeune Theeb, 10 ans, vit avec son grand frère Hussein, qui lui transmet les traditions ancestrales. Une nuit, un officier britannique s’invite dans la communauté : Hussein accepte de le guider à la recherche d’un puits, sur la route de La Mecque. Mais Theeb refuse de se séparer de son frère et décide de les suivre à distance

... Dans la culture bédouine, on appelle un garçon qui doit endurer pareille épreuve un “theeb”, un loup. Si quelqu’un dit de vous que vous êtes un loup, vous avez su gagner tout son respect. Vous êtes considéré comme quelqu’un de courageux et de rusé, comme quelqu’un qui peut réaliser l’impossible. Le loup est un animal ambigu, aussi vénéré que craint. C’est un animal de meute, fidèle à sa tribu, mais aussi une créature forte capable d’exister par elle-même. Ainsi, hériter du nom Theeb à la naissance, c’est devoir assumer une certaine grandeur. Afin de survivre, le garçon va devoir être à la hauteur de ce nom que son père lui a donné. Mais son succès va être entaché par la perte tragique de l’innocence de l’enfance

Propos du réalisateur

Jerry Lane, le compositeur Britannique avait déjà travaillé avec le réalisateur Naji Abu Nowar sur son précédent film, le court Métrage "Death of a Boxer" en 2009. Ce nouveau film lqui les réunit est un drame et un thriller poignant dont l'acteur débutant, Jacir Eid Al-Hwietat, explose littéralement à l'écran pour son premier film. Sachant qu'à la base il n'avait pas été pris pour le film mais seulement pour des essais en attendant l'acteur "final", il devient une évidence pour ce rôle d'enfant devenant presque un adulte par la force des choses et par la violence de ce qu'il vit. Ce huis clos, dans l'immensité du désert,  possède une tension dramatique très forte et très prenante. Nous sommes rapidement captivés par la chevauchée (à dos de dromadaire) de ces deux frères inséparables et très complices. Ils ont d'ailleurs  leur thème, "The brothers", rythmé au son des voix mélodieuses. Ce titre servira de thème principal tout au long du film et aura le droit à plusieurs variations et déploiements donnant une idée, à l'écoute de "Chase" par exemple, de ces grandes étendues sableuses, un élément essentiel à cette histoire dramatique. Dans ce long-métrage, nous arrivons assez rapidement au sujet principal de ce film, l'escorte de l'officier Britannique. A partir de ce moment, le film prend de l'ampleur et de l'intensité dans les dialogues, les scènes et les différents affrontements. Le score du compositeur n'est pas très long (25 mn environ) mais sa musique sait être percutante au moment voulu, comme avec le titre "Pilgrims Canyon". Au fur et à mesure que l'on progresse, le film évolue vers un autre genre , une autre forme de combat. Il devient plus psychologique, plus intérieur, où les mots ne servent plus à rien, où les scènes deviennent plus profondes encore, plus émouvantes. Et ce jeune acteur ne cesse de m'épater par la maîtrise de son personnage , sa sincérité. Je le trouve vraiment formidable. Le titre de Jerry Lane "The wolf theme" est comme un hommage à sa force. Un magnifique thème, avec ces choeurs et ces cordes qui subliment les scènes  venant après . Ces scènes ne cesseront de me convaincre que je suis devant un très grand film avec un scénario original, basé sur une coutume bedouine, et qui devient l'un des meilleurs dans le genre qu'il m'ait été donné de voir.

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