Linciaggio & Malena (Titoli Di Coda) (From "Malena") par Ennio Morricone
"Malena" c'est l'histoire d'une femme dans les années 40 dont le mari est parti au front. Cette superbe femme est pour les hommes un fantasme éveillé et pour les femmes une rivale en puissance et comme elles en sont jalouses, elles sont forcément médisantes et cruelles. "Malena" c'est l'histoire, aussi, d'un enfant de treize ans , Renato , qui a un coup de foudre la première fois que ses copains lui demande de venir avec eux pour la voir passer. Tous les jours, elle marche pour aller de chez elle à chez son père. Elle traverse alors la ville sous les yeux abasourdis des hommes et aussi de Renato mais sous le regard pesant et méprisant de ces femmes méchantes. A la mort de son mari, elle sera immédiatement jugée, au sens propre comme au figuré, avilie, humiliée pour ce qu'elle représente mais non pour ce qu'elle est réellement. Ce sera le procès de sa beauté qui sera fait. Ce sont les désirs et les fanstasmes des hommes qui la mèneront dans ce tribunal de la bonne conscience. Ce gamin qui ne connait rien à l'amour ou au sexe va découvrir les deux dans cette même année même s'il y a souvent un mélange entre les rêves et la réalité, où le visage de Maléna se superspose et où il s'adonne à un plaisir solitaire en pensant à elle. Malena c'est avant tout Monica Bellucci qui incarne donc la beauté, le désir, l'envie. C'est peut-être le film où elle parle le moins et où son corps parle pour elle. Elle est tout simplement magnifique. Le jeune Giuseppe sulfaro, dont c'est le premier film, est criant de vérité.
La début de la collaboration entre Giuseppe Tornatore et Ennio Morricone date de 1988 et à chaque film on se délecte devant ce mariage si parfait entre la musique et les images (Cinéma Paradiso, 1988; Marchand de rêves, 1995 ; Baaria, 2009). Comme avec Leone avant. Si le réalisateur n'a pas vraiment pris de parti pris dans cette histoire d'amour, de passion adolescente... à distance et de cruauté - voir la scène du lynchage dont je vous je vous propose l'excellent morceau - j'ai la sensation qu'à travers sa musique, Ennio Morricone donne son avis. Il suffit d'écouter me 1er track "Inchini ipocriti e disperazione" où il souligne l'hypocrisie des hommes et des femmes. Il fait un morceau qui commence ridiculement puis au moment où Malena apparait il devient plus beau, plus triste, plus proche de cette femme esseulée. Et dans le morceau suivant sobrement nommé "Malena" il lui dédie quasiment un morceau de toute beauté qui n'a d'égale que la sienne. Vient alors le thème du garçon qui s'est entiché de cette femme et qui, à sa manière la protège, et même l'aide. Lui ne juge pas même s'il lui souhaite une autre vie que celle là, d'autre moeurs "Visioni". Une version instrumentale de la chanson "Ma l'amore no", qui est une invitation à la danse, figure dans cette B.O. Encore un score de toute beauté avec tout ce qui fait que l'on aime Ennio. Et Renato de conclure : "(...) Je pensais que je devais tout oublier. J'étais sûr que je réussirais à oublier. Mais maintenant que je suis vieux et que j'ai laissé passer ma vie banalement, que j'ai connu tant de femmes qui m'on dit "souviens-toi de moi" et que j'ai oublié, encore aujourd'hui, c'est elle, la seule que je n'ai jamais oublié... Malena.".
Film : Malena
Année : 2000
Compositeur : Ennio Morriocone
Track listing :
1. Inchini ipocriti e disperazione (02:00)
2. Malena (02:33)
3. Passeggiata in paese (03:13)
4. Visioni (02:32)
5. Nella casa ... (02:12)
6. Malena (Titoli di coda) (04:21)
7. Linciaggio (02:42)
8. Orgia (01:09)
9. Il Ritorno (01:43)
10. Bisbigli della gente (02:38)
11. Ma l´amore no (01:48)
original by D´Anzi / Galdieri, 1943
12. Casino - Bolero (02:06)
13. Altro Casino (02:12)
14. Visioni (Fantasie d´amore) (02:11)
15. Cinema d´altri tempi (03:35)
16. Ipocrisie (01:56)
17. Pensieri di sesso (02:25)
18. Momenti difficili (04:19)