Love theme for Nata & Cinéma on fire (From Cinéma Paradiso) par Ennio Morricone
Comme je vous disais dans l'article sur "Malena", la collaboration de Giuseppe Tornatore et Ennio Morricone débuta, en 1988 avec ce film qui reçut le "Grand prix spécial du jury" en 1989 à Cannes , l'Oscar et le Golden Globe du meilleur film étranger en 1990 (Pour ne citer que ces récompenses). Avec ce film, un nouveau nom apparut, celui d'Andrea Morricone, qui n'est autre que le fils du maestro et qui compose là son premier thème, et quel thème. Car dans cette B.O., c'est à lui que nous devons le superbe "Love theme" qui sera repris d'une merveilleuse façon par son père mais là déjà, on sent poindre le talent qui s'est tout simplement transmis de manière naturelle, dirais-je, mais j'y reviendrais car il mérite largement un cycle même si, malheureusement, peu de ses musiques ont franchi nos frontières.
En 1988 donc, nous faisons connaisance avec Alfredo qui est le projectionniste de ce petit village. Dans ce cinéma se pressent, tous les soirs des centaines de spectateurs qui viennent voir des classiques de l'époque (Toto, Laurel et Hardy, Gabin, Chaplin) et dans ce cinéma, ils vivent tous ensemble, des vieux qui s'endorment pendant le film aux jeunes amoureux qui s'y donnent rendez-vous. Il y a des gens qui fument, des gens qui boivent, des gens qui s'engueulent. Il y a aussi ces jeunes qui se font plaisir devant le corps de Brigitte Bardot mais aussi cette prostitué qui y propose ses services. Ce cinéma est l'âme du village, le lieu de rencontre de tout le monde. C'est en fait l'un des seuls lieux de vie de ce village. Parmi tout ce petit monde, il y a Toto, un jeune garçon qui ne cesse de rendre visite à celui qui créé ces instants de bonheur, de sa petite cabine. Il aimerait bien l'aider et, à force de dissuasion, il va y arriver et lorsqu'Alfredo deviendra aveugle dans l'incendie du cinéma Paradiso , il sera là... Dans ce film, nous sommes tout de suite accroché par cette belle histoire d'amitié entre Alfredo (Excellent Philippe Noiret) et Toto (Salvatore Cascio dont c'est le premier rôle, qui est très attendrissant) mais aussi par cet hommage fait au Cinéma et aux cinémas d'antan. C'est un film très émouvant sur une époque, malheureusement, disparue aujourd'hui. Même s'il reste encore des "petites" salles de quartiers, ce n'est plus la même chose. Les plaisirs sont ailleurs, les envies sont plus grandes et le simple plaisir de se retrouver devant un film de qualité, avec des voisins, des amis, des amours sont devenus rares. Tout est plus grand. Cinema Paradiso est une déclaration d'amour à cet art qu'est le cinéma. Une merveille à savourer comme on savoure une délicieuse glace ou une patisserie dont le goùt unique et si délicieux restera à jamais en nous comme un lointain souvenir d'un amour disparu. Du grand Cinéma et une si belle musique du Maestro. Outre la déclinaison du love thème qui souligne l'histoire d'amour entre Toto et Elena, le compositeur a composé un très beau thème au piano dédié au cinéma lui-même (Cinema Paradiso) et lorsque le cinéma prend feu les violons s'affolent pour le titre le plus rapide du disque : "Cinema on fire". Cette B.O. est l'une des première d'Ennio Morricone que j'ai acheté et, avant de voir ce film, j'en était déjà dingue. Même s'il est dur d'en mettre une en avant plus qu'une autre, je dois dire que j'ai une grande affection pour ce score qui comprend beaucoup de beaux titres au piano, ( Et des cordes) principalement qui en font une bo d'exception et même si une certaine nostalgie plane sur cette oeuvre, j'aime ces morceaux qui savent parler à notre coeur et qui, comme beaucoup de musiques du compositeur peuvent facilement s'apprécier hors du film, hors du temps.
Cinema on fire.