Colette Shows Him Le Ropes (From "Ratatouille" par Michael Giacchino
Dans la famille des compositeurs de chez Pixar, il y a bien sûr Randy et Thomas Newman mais il y a aussi depuis le film "Les indestructibles", en 2004, un autre artiste qui est venu grossir les rangs, il s'agit de Michael Giacchino. Son nom vous évoque sûrement quelque chose si vous avez regardé la série "Lost", le film "Star Trek" ou encore le court métrage génial, de chez Pixar, "L'homme orchestre". Déjà sur le film précédent de la firme, il avait livré un score digne d'un John Barry , pour certains morceaux proches de ce que le compositeur Britannique avait fait pour l'agent 007 et avec aussi des tendances jazzy. Pour ce film qui se situe à Paris (Que j'aurais pu mettre dans le thème sur la ville lumière), le compositeur a composé un très beau thème pour la découverte de Paris (Wall Rat) . Ratatouille c'est l'histoire de ce rat qui veut devenir un grand cuisinier. Une histoire totalement inédite et qui, si nous acceptions l'idée départ (car il est quand même question d'un rat dans un grand restaurant français), nous invite a suivre la destinée de ce rongeur. Nous suivons en réalité deux destins, celui de Rémi (le Rat) et celui de Linguini, le nouveau commis au poubelle, rentré par piston dans ce restaurant. Si l'un a les connaissances, l'autre à l'opportunité de les mettre à profit. Ils vont donc collaborer mais comme ça fait mauvais genre de voir un rat dans une cuisine, Rémi restera caché et guidera Linguini, (le titre emballant "Remy drives a Linguini" ponctué d'accordéons, Paris Oblige) . Il est facile de tomber sous le charme de ce petit rongeur qui a capté le genre humain comme personne avec ses faiblesses, ses forces et le lien qui l'unira à son "pantin" sera bien plus fort qu'une simple relation de maitre à élève. Ils deviendront amis, quitte à risquer sa place pour l'un ou à être abandonné par les siens pour l'autre ("Abandoning Ship"). Une belle histoire d'amitié donc qui se passe quasiment au même endroit, dans le restaurant. Mais il y a aussi Linguini qui est attiré par Colette (Interprétée par la chanteuse Camille, qui chante le générique "Le festin") et elle qui n'y est pas insensible ("Colette Shows him Le ropes"). Mais il y a aussi "Le Méchant" , Skinner, qui cache un secret que Rémy découvrira (L'un des morceaux les plus rapides "The paper Chase" avec "100 Rat Dash"). Michael Giacchino a composé un score varié avec beaucoup de rythmes où cuivres, bois et cordes s'unissent pour des morceaux tel que ce titre 'Dinner Rush" ou "A Real Gourmet Kitchen" qui donnent de l'ampleur à ce film sensible et drole. Une vraie réussite.
Film : Ratatouille
Année : 2007
Compositeur : Michael Giacchino
Track List
1. Le Festin (02:51)
2. Welcome to Gusteau's (00:38)
3. This Is Me (01:42)
4. Granny Get Your Gun (02:02)
5. 100 Rat Dash (01:48)
6. Wall Rat (02:41)
7. Cast Of Cooks (01:41)
8. A Real Gourmet Kitchen (04:19)
9. Souped Up (00:51)
10. Is It Soup Yet? (01:17)
11. A New Deal (01:57)
12. Remy Drives A Linguini (02:27)
13. Colette Showes Him Le Ropes (02:57)
14. Special Order (01:59)
15. Kiss & Vinegar (01:54)
16. Losing Control (02:02)
17. Heist To See You (01:46)
18. The Paper Chase (01:44)
19. Remy's Revenge (03:24)
20. Abandoning Ship (02:56)
21. Dinner Rush (05:00)
22. Anyone Can Cook (03:14)
23. End Creditoulles (09:17)
24. Ratatouille Main Theme (02:09)
Et j'aime beaucoup la critique culinaire d'égo (La voix de Bernard Tiphaine y est aussi pour quelque chose, je penses) que l'on pourrait aussi rapprocher des critiques pour le cinéma, comme moi (en tant qu'amateur).
A bien des égards la tache du critique est aisée. Nous ne risquons pas grand chose, et pourtant nous jouissons d’une position de supériorité par rapport a ceux qui se soumettent avec leur travail à notre jugement. Nous nous épanouissons dans la critique négative, plaisante à écrire et à lire. Mais la mère vérité qu’il faut bien regarder en face c’est que, dans le grand ordre des choses, le met le plus médiocre a sans doute plus de valeur que notre critique qui le dénonce comme tel. Il est pourtant des circonstances où le critique prend un vrai risque. C’est lorsqu’il découvre et défend l’innovation. Le monde est souvent malveillant à l’encontre des nouveaux talents et de la création. Le nouveau a besoin d’amis.
Hier soir j’ai vécu une expérience inédite et dégusté un plat extraordinaire d’une origine singulière s’il en est. Avancer que ce plat et son créateur ont radicalement changé l’idée que je me faisais de la grande cuisine serait peu dire. Ils m’ont bouleversé au plus profond de mon être. Je n’ai jamais fait mystère du mépris que m’inspirait la devise d’Auguste Gusteau « Tout le monde peut cuisiner ! ». Mais ce n’est qu’aujourd’hui, aujourd’hui seulement que je comprends vraiment ce qu’il voulait dire. Tout le monde ne peut pas devenir un grand artiste, mais un grand artiste peut surgir n’importe où. Il est difficile d’imaginer un régime plus modeste que celle du génie qui officie maintenant chez Gusteau et qui est a nos yeux, rien moins que le plus grand cuisinier de France. Je retournerai bientôt chez Gusteau… plus affamé que jamais.