Synopsis : En 2001, pendant la dernière journée du G8 de Gênes, quelques instants avant minuit, plus de 300 policiers prennent d’assaut l’école Diaz, à la recherche des militants du Black Bloc. Dans l’établissement, se trouvent quatre-vingt-dix activistes, dont la plupart sont des étudiants européens accompagnés de quelques journalistes étrangers, qui s’apprêtent à passer la nuit à même le sol de l’école. Alors que les forces de l’ordre font irruption, les jeunes manifestants lèvent les mains pour se rendre. Imperturbables et implacables, les policiers se livrent à des exactions préméditées d’une violence inouïe, frappant indifféremment jeunes et vieux, hommes et femmes.
Comme souvent, les traductions françaises des titres originaux ne reflètent pas souvent ce qu'ont voulu dire leurs créateurs. Prenons par exemple le cas de ce film qui s'appelle "Diaz - un crime d'état" en France mais je lui préfère le titre original qui me parait encore plus en phase avec le propos "Diaz: Don't Clean Up This Blood". En effet ce sang, qu'il ne faut surtout pas nettoyer, est celui d'innocents qui ont été pris pour cible par des policiers encore plus méprisables que ceux qu'ils pourchassent habituellement. Ce qu'ils ont subi a malheureusement été trop longtemps minimisé. C'est effectivement un crime avec préméditation qui a eu lieu dans la nuit du 21 Juillet 2001 où des dizaines de militants altermondialistes et des journalistes ont été frappés violemment alors qu'il n'y avait aucune opposition de leur part. Et il faudra attendre 14 ans avant que l'Italie soit condamnée pour avoir laissé cette horreur se dérouler sans punir les reponsables. Le film de Daniele Vicari n'a pas voulu en rajouter et c'est peut-être en cela qu'il est si fort. Rien n'est surjoué, exagéré, peut-être un peu romancé mais les faits sont là et le réalisateur nous les expose. A nous après d'avoir notre propre opinion sur ce qui s'est passé. Si le film est parfois à la limite du supportable c'est pour mieux dénoncer, pour mieux nous ouvrir les yeux sur ces violences. Les acteurs sont formidables de justesse et le film bénéficie d'une très bonne réalisation à la fois oeuvre de fiction et documentaire. Le réalisateur avait déjà collaboré deux fois avec le compositeur Teho Teardo ("Il passato è una terra straniera" et "La nave dolce"). Sur ce film, le compositeur a écrit une musique qui ne laisse aucun temps de récupération, il y a à la fois une tension palpable dès le premier titre (c'est la guerre) et des titres qui évoquent une complainte, des pleurs, des lamentations (L'excellent "I'll Be So Glad When the Sun Goes Down"). Quant à "Fallen", il fait remonter la tension d'un cran avec beaucoup de cordes graves. Puis arrive le titre très puissant "The Model Policeman" qui est pour moi le plus impressionnant. Tout au long de cette BO à forte prédominance de cordes, il y a ces rythmes lents qui traduisent très bien l'ambiance émouvante et angoissante de leur support.
La bande Annonce
La musique