Johnny Jewel sur "Home"
Synopsis : Kevin, 17 ans, sort de prison. Pour prendre un nouveau départ, il s'installe chez sa tante et se lie d’amitié avec son cousin et ses amis. Ce nouvel équilibre le sauvera-t-il de la délinquance ? Confiance, complicité et trahison se succèdent jusqu'à ce qu'un évènement inattendu bouleverse à jamais le quotidien de ces adolescents.
La première qualité de ce drame très intense est l'interprétation magistrale des jeunes acteurs, Sebastian Van Dun, Mistral Guidotti, Loïc Bellemans et Lena Suijkerbuijk, qui n'avaient quasiment pas tourné avant ça. Pour son cinquième long métrage, après, entre autres, Kid en 2012, la réalisatrice Belge, Fien Troch, a réalisé un film où la tension est permanente. Un long-métrage où se mélangent plusieurs thèmes dont un qui n'est pas toujours évident à traiter, l'inceste. Ce film parle de la jeunesse et de ses errances, de la difficulté à revenir dans la vie "normale" après une période passée en prison et des rapports difficiles avec l'entourage qui ne réagit pas toujours bien cherchant souvent à provoquer de nouveaux conflits. Fort heureusement, cette bande unie peut compter les uns sur les autres. La réalisatrice ne se permet aucune impasse sur les personnages, tous très bien développés. Il n'y a pas de moments de répit dans ce récit âpre avec des scènes parfois très dures dont le fameux "évènement inattendu" ou bien le moment où l'on apprend la raison de l'emprisonnement de Kevin. C'est, selon moi, un film qui marquera pour son histoire forte , sa réalisation et aussi son atmosphère très sombre, le tout mis en relief par la qualité de l'interprétation. L'autre atout de ce film, c'est la musique électro du multi instrumentaliste Johnny Jewel, membre des groupes Symétrie et Chromatics, pour ne citer qu'eux, qui a déjà composé les bandes originales de Lost River en 2014 et Beautiful now en 2015. Dans cette B.O, nous y trouvons des titres chantés ou non par ces deux groupes, qui collent parfaitement au style de musique écouté dans les soirées (The Magician et Alligator). Il y a de très bons morceaux tel quel Paradise qui colle un peu à la peau après l'avoir écouté. Côté score, c'est entre l'émotion (Home, Trust) et la tension (Avec Remorse et Isolation) que nous naviguons. pour une Bande Originale qui sait être aussi intense que son support et qui permet de découvrir les multiples talents du compositeur à travers ses différents styles qui, au total font de cette B.O. une belle réussite pour souligner un film que je ne suis pas prêt d'oublier.