Audrey Ismael et Olivier Coursier sur Gueule d'ange
Synopsis : Une jeune femme vit seule avec sa fille de huit ans. Une nuit, après une rencontre en boîte de nuit, la mère décide de partir, laissant son enfant livrée à elle-même…
Audrey Ismael a composé les musiques des courts métrages Confession de Julien Colonna (2015) avec Bastien Burger et David Delis, J'attends Jupiter d'Agathe Riedinger ( (2017), avec Bastien Burger, la série TV Les grands (Avec Christophe Menassier et Bastien Burger) et le long métrage Blockbuster de July Hygreck, avec Herman Dune. Elle a fait partie du groupe Smoking Smoking avec Vanessa Filho qui a réalisé plusieurs clips dont celui de la chanson Are we lucky - Que j'aime beaucoup - (extrait de l'album It's All About Love, 2012). Ce film est donc la deuxième musique pour un long métrage. Elle a souvent collaboré avec des compositeurs et c'est encore le cas sur ce film, puisqu'à ses côtés, il y a Olivier Coursier. Avant cette rencontre, il a travaillé sur le CM Ernest (45) de Céline Savoldelli en 2011 puis sur le film Les yeux fermés en 2013 (Avec Simon Buret) sous le nom du groupe qu'ils forment tous les deux : Aaron (We cut the night) avec le clip, plus bas, dans un style plus electro tout aussi agréable à écouter.
Cette B.O. débute tout en sensibilité par le piano. Un morceau très doux, un thème avec lequel j'accroche déjà. Puis c'est au tour du violoncelle d'enchaîner pour le deuxième, Le bateau, dans un tournoiement ennivrant. Il se montre moins doux, plus dramatique. L'un de mes autres thèmes préférés où participent le piano et le violoncelle est la Promesse. C'est très beau, très mélodique. Et le violoncelle donne encore le ton du drame pour le titre suivant mais lorsqu'il souligne L'abandon, c'est avec beaucoup de douceur. Dans cet album, il n'y a quasiment que le piano et le violoncelle et ils suffisent très bien à nous créer toutes ces émotions qui nous envahissent à l'écoute de chaque morceau, de chaque note de l'un ou de l'autre, de chaque instrument. C'est une B.O. à quatres mains que nous avons avec deux styles - hors musique de film - différents mais qui se complètent parfaitement pour ce film tant et si bien que l'on ne croirait qu'il y en a que deux. Cette réunion de talents nous permet d'écouter une musique profonde, émouvante, prenante. Toute la musique a été composée à l'image. C'est peut-être pour celà que l'on ressent autant de délicatesse. Elli est, selon moi, l'un des plus beaux titres. C'est un exemple du mélange du style dramatique et de l'attachement à cette enfant livrée à elle-même. Comme si la musique tentait de l'envelopper dans un cocon pour la protéger. Les compositeurs savent aussi très bien instaurer un climat plus inquiétant comme avec l'excellent Ma fille dont la trame musicale est reprise dans le titre suivant L'errance. L'autre de mes morceaux favoris est Le Spectacle pour cette progression, cet emballement, cette accélération.Epilogue reprend de très belle façon le thème d'Elli en le magnifiant, le rendant encore plus poignant. Puis l'album se clôt avec Gueule d'ange, plus tonique. Puis j'ai soudain hâte d'écouter un autre album d'Audrey Ismael et d'Olivier Coursier mais il n'existe pas encore sauf si , à l'instar de Vanessa Filho, un (e) autre réalisateur (trice) à la bonne idée de les réunir à nouveau.