Alfonso de Vilallonga sur The Bookshop
Synopsis : A Hardborough, une bourgade du nord de l’Angleterre, en 1959. La vie suit tranquillement son cours, jusqu'au jour où Florence Green décide de racheter The Old House, une bâtisse désaffectée pour y ouvrir sa librairie. Lorsque la libraire se met à vendre le sulfureux roman de Nabokov, Lolita, la communauté sort soudain de sa torpeur et manifeste une férocité insoupçonnée.
Il y a des films qui reposent - presque - entièrement sur les épaules d'un (e) seul (e) interprète. Pour ce film, c'est Emily Mortimer. En incarnant ce rôle de libraire courageuse, affrontant mille dangers qui n'ont rien à voir avec l'aventure que contiennent les livres qu'elle vend, mais qui ont trait plutôt aux manigances des gens jaloux, envieux, elle est lumineuse, forte, combattante et émouvante à la fois, tout en délicatesse avec un talent fou qui fait que, rien pour que pour son jeu , ce superbe film vaut le coup d'être vu. Ce long métrage qui a remporté pas moins de 3 Goyas en ce début d'année, dont meilleur film et meilleur réalisateur, en l’occurrence, Isabel Coixet, est une ode au courage, un exemple de lutte pour quelque chose de juste, de beau, d'inestimable même, que l'on appelle le rêve. Un rêve qui donne des ailes et qui donne cette volonté d'avancer malgré les réticences des uns ou les bassesses des autres. Je parlais de l'actrice principale mais il serait injuste d'omettre ses partenaires dont Bill Nighy, Patricia Clarkson et la jeune Honor Kneafsey. Cette adaptation du roman de Penelope Fitzgerald est une très belle histoire à laquelle on adhère rapidement grâce, donc, à l'actrice - seule contre presque tous - qui nous emmène avec elle suivre ce pari fou, celui de s'installer quelque part où personne ne veut d'elle. C'est beau, c'est émouvant mais ça ne l'est jamais trop grâce au jeu des acteurs / actrices, grâce à une réalisation soignée et aussi, grâce à la très belle musique d'Alfonso de Vilallonga (Qui avait été nominé aux Goyas) qui retrouve la réalisatrice après Des choses que je ne t'ai jamais dites (1996), Ma vie sans moi (2003) et Yesterday Never Ends (2013). De toute sa riche B.O, il y a des titres qui ressortent comme le magnifique Lolita que le compositeur joue lui-même au piano qui n'a d'égal que l'autre superbe morceau, No way of knowing qui est encore plus beau, plus émouvant ou bien encore Muerte Brundish. Outre le piano, les cordes sont aussi très présentes et c'est ainsi que débute ce très bel album, avec le thème principal The bookshop qui annonce le côté dramatique de cette histoire. Et il y a aussi quelques pépites comme les chansons que le compositeur a composé, dont Feeling Lonely on a Sunday Afternoon , chantées par la talentueuse Ala.Ni, qui possède aussi beaucoup ce charme des années 50 dans sa version instrumentale. Je pourrais vous en citer plein d'autres mais je préfère vous laisser découvrir le reste qui est tout aussi magnifique. Vous l'aurez compris, c'est un film qui m'a beaucoup séduit avec son histoire, son interprétation et sa musique que j'aime réécouter. Même si ce film ne figure pas dans les top des entrées il a tous les atouts d'un grand et beau film qui séduira le rêveur qui existe en chacun de nous.