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Synopsis : Beyrouth, Liban, aujourd’hui. Wardi, une jeune Palestinienne de onze ans, vit avec toute sa famille dans le camp de réfugiés où elle est née.
Sidi, son arrière-grand-père adoré, fut l’un des premiers à s’y installer après avoir été chassé de son village en 1948.
Le jour où Sidi lui confie la clé de son ancienne maison en Galilée, Wardi craint qu’il ait perdu l’espoir d’y retourner un jour.
Mais comment chaque membre de la famille peut-il aider à sa façon la petite fille à renouer avec cet espoir ?

Wardi est le premier long-métrage du réalisateur Mats Grorud et la première musique pour un long métrage de Nathanaël Bergese (Créateur d'Adelie Prod et compositeur, entre autres,  de la collection, En sortant de l'école, primée au festival d’Annecy 2014) . C'est aussi leur première collaboration. 
Ce qui m'a d'abord impressionné,  sur ce film, c'est qu'il est visuellement très bien réussi. Que ce soit le présent conçu en stop motion (technique d’animation qui permet de créer un mouvement à partir d’objets immobiles) ou le passé réalisé en animation traditionnelle 2D, c'est un formidable travail, réalisé avec le concours des techniciens du studio Foliascope, ça donne à l'écran un ensemble de très grande qualité et très fluide nous emmenant, sans difficulté,  dans cette très belle histoire d'une petite fille partie interroger sa famille à la recherche d'un espoir qu'elle croit perdu depuis que son arrière grand-père lui a donné sa clé. Une clé, conservée depuis la Nakba (Exode des Palestiniens durant la guerre Israelo-Arabe de 1948) qui représente pour elle la fin de l'espoir. L'espoir que pourtant tous les membres de sa famille ont vécu à un moment de leur vie lorsqu'ils ont cru pouvoir revenir chez eux. Wardi va donc se mettre en quête de réponses auprès de ses proches. Il en résulte des témoignages tous passionnants, et surtout très émouvants ,  ces différents récits, parfois biographiques,  rendent le sujet encore plus fort et donne encore plus d'authenticité à ce beau film qui a su rester touchant sans être larmoyant et m'a permis d’apprendre des choses ce qui est aussi ça le cinéma. Il faut dire que la musique de Nathanaël Bergese y est aussi pour beaucoup. Évitant de jouer trop sur la corde sensible aussi, il a su pourtant composer de magnifiques thèmes construits autour de Home's thème. Parmi tous les titres, de cet album débutant par quelques titres  aux accents plus légers,  il y en a plusieurs pour lesquels j'ai eu de vrais coups de cœur comme Back Home conçu en plusieurs tempos, ambiance tantôt grave puis l'instant d'après plus mélancolique se finissant en beauté avec les vocalises de la soprano Dima Bawab. L'autre coup de cœur fut pour Nakba qui créée une grande tension mais qui, comme le titre d'avant conserve une part mélancolique. Il y a dans ce film beaucoup de scènes très fortes dont l'une qui s'intitule, dans l'album, In the cave et qui débute de façon très tendue avec les cordes puis s'adoucit, en fin de morceau,  grâce aussi aux cordes mais celle d'une guitare, entre les deux comme une comptine rassurante. Pour éviter les clichés le compositeur a décidé de composer les thèmes aux accents du moyen orient à l'aide d'instruments occidentaux et, parmi les musiciens il y a Youssef Hbeisch, Musicien et percussionniste d'origine Palestinienne, qui a su donner la coloration nécessaire et nuancée à la bande originale. Cette B.O aux multiples titres empreints de beaucoup d'émotion, Home's Vision, Old Picture, Wardi, est vraiment un coup de cœur et ce film vu déjà deux fois (beaucoup pour la musique :)) est le fruit d'un magnifique travail. Dans les derniers titres, End Song avec la réunion de Dima Bawab et de Youssef Hbeisch donne encore lieu à un superbe morceau et donne l'espoir de revoir, de nouveau réunis,  le réalisateur et le compositeur.

Tag(s) : #Coup de coeur, #drame, #2019
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