Jeune Juliette
Synopsis : Juliette est effrontée, malicieuse, un peu grosse et menteuse. Elle n’est pas vraiment populaire au collège, mais c’est pas grave : c’est tous des cons ! Juliette a 14 ans et elle croit en ses rêves. Pourtant, les dernières semaines de cours se montreront très agitées et vont bousculer ses certitudes sur l’amour, l’amitié et la famille…
Ce film formidable est une comédie parce que la réalisatrice, Anne Émond, qui a subi ce que Juliette vit au quotidien dans ce film - la moquerie, l'intimidation voire le harcèlement - a pris plus le parti d'en (faire) rire au lieu de faire un drame qui aurait pu alourdir le propos. C'est un long-métrage très agréable où la répartie de l’héroïne fait plaisir à voir. Il est vrai que le casting est très bon avec, Alexane Jamieson, Qui a dû prendre 8 kilos pour le rôle, Léanne Désilets et Gabriel Beaudet formant un trio des plus attachants et que l'on a envie de soutenir tout au long du film. Si le film est drôle ça ne l'empêche pas d'aborder avec beaucoup de savoir faire le sujet de la différence que ce soit l'aspect physique, l'orientation sexuelle ou bien la façon de penser. Ça donne lieu à des scènes très émouvantes, parfois, où l'on sent le naturel et le talent des interprètes, que ce soit parmi les adolescents ou parmi les adultes. Que l'on soit aujourd'hui ado ou adultes, nous nous reconnaissons forcément dans un de ces personnages car le film est presque intemporel utilisant des objets d'aujourd'hui, des liens sociaux - Le téléphone portable - aussi mais en mettant d'autres repères qui pourrait se situer à n'importe quelle époque. Nous nous sentons, du coup, beaucoup plus proche des personnages, car en fait quelque soit la décennie dont il est question les mêmes questions reviennent, les mêmes appréhensions, les mêmes sentiments qu'il y ait 20 ans, ou 40 ans. sauf que ces sentiments, ces erreurs que nous pouvons commettre prennent aujourd'hui des proportions toute de suite plus dramatique à cause des réseaux sociaux qui amplifient, déforment et moquent avec beaucoup de cruauté, parfois, ces moments angoissants de nos vies qui, avec le recul ne prennent plus autant d'importance. Ils sont moins tristes et on en rigole encore en repensant à tous ces films que nous nous sommes fait à propos de relations imaginaires. C'est un film lumineux qui se laisse voir, et je suis sûr, revoir avec beaucoup de plaisir.