Christophe La Pinta et Frédéric Tellier sur Sauver ou périr

Publié le par Patrick

Synopis : Franck est Sapeur-Pompier de Paris. Il sauve des gens. Il vit dans la caserne avec sa femme qui accouche de jumelles. Il est heureux. Lors d’une intervention sur un incendie, il se sacrifie pour sauver ses hommes. A son réveil dans un centre de traitement des Grands Brûlés, il comprend que son visage a fondu dans les flammes. Il va devoir réapprendre à vivre, et accepter d’être sauvé à son tour.

Incendie, c'est le titre qui annonce tout, aussi bien la B.O que le film. Le réalisateur met un soin particulier à présenter les personnages principaux, les relations qu'ils entretiennent - passant par la forte complicité, l'amour -  de la vie des pompiers au quotidien, les caractères (très important pour la suite); l'accent est mis sur le mental du héros,  le tout sans une note de musique (score), puis, la musique démarre avant la grande séquence de l'incendie. Cette longue séquence époustouflante, intense tant nous sommes en plein coeur de l'action, plongés, en même temps que le personnage principal, au milieu des flammes pour mieux capter la réalité de la force de cet élément incontrolable et redoutable qu'est le feu, le danger, la peur. Puis le piège, la panique et l'accident qui se produit... Christophe La Pinta et Frédéric Tellier - Aussi réalisateur du film ont rendu encore plus vivante cette scène en incluant des sons accoustiques dans cet excellent morceau électronique qui tient en haleine le spectateur, grâce à une puissance que l'on retrouve également rien qu'à l'écoute. Un morceau vraiment très impressionnant pour un ensemble de scènes d'un réalisme et d'une force profonde rarement entendue et vue ailleurs. La force du film, malgré la difficuté du sujet, est de rester sobre, comme la musique. Elle ne prend jamais l'ascendant sur le dialogue. Là où d'autres auraient peut-être ajouté de nombreuses cordes pour accentuer le côté dramatique des scènes, elle reste en filigrane et intervient par touches rendant les échanges et les scènes encore plus vrais, plus empreints d'émotions, car elle ne cherche pas à guider le spectacteur, mais plutot à souligner, de très belle façon, ces scènes parfois difficiles. Dans certains échanges même, elle s'arrête, il y a une pause, une respiration, comme pour laisser le personnage s'exprimer, comme pour l'accompagner, tel une personne qui voudrait l'aider à se livrer mais sans en rajouter. C'est le cas de cette scène (Confidence à Nathalie) où le personnage principal se confie à l'infirmière, Nathalie, magnifique rôle tenu par Chloé Stefani, où la musique cesse par moment puis reprend et l'émotion n'en est que plus grande. Ce film doit également beaucoup à ses interprètes, à commencer par Pierre Niney qui est extraordinaire, impressionnant, Anaïs Demoustier, épatante, et le docteur,  incarné avec beaucoup de talent par Sami Bouajila. Cette façon de jouer, de ne jamais trop en faire, d'être toujours juste,  fait de chaque scène un moment très fort et même si parfois, certaines de ces scènes sont éprouvantes, le ton donné permet de maintenir un équilibre permanent qui rend tout l'ensemble plus beau encore, plus émouvant. La douleur physique ou mentale vécue par ce couple est parfaitement mise en musique. Parmi tous les titres de ce magnifique album, il y a Le cri quicomme le titre Incendie, introduit une nouvelle partie de l'histoire. Rappelant le côté sombre du très bon titre Le cauchemar avec l'ajout de l'orgue, rendant ce morceau un peu funeste, celui-ci, au contraire,  s'éclaire au fur et à mesure devenant de plus en plus touchant. Superbe. Si le piano est l'un des instruments principaux pour ce qui est de la mélodie, les compositeurs ont été chercher des instruments comme le nyckelharpa ou bien la viole de Gambe pour apporter des sonorités hors du commun qui rendent encore plus unique cette B.O. composée à quatre mains. Il y a beaucoup de titres qui méritent des superlatifs, à l'image de Sous un arbre qui fait partie des plus beaux et  qui possède une très grande intensité émotionnelle, comme aussi les doux Je t'aime Cécile et Vieillir ensemble. Le film et la BO (agrémentée de titres bonus non entendus dans le film) se clôt sur un titre qui ne cessera de produire son effet, Le concerto pour clarinette de Mozart,  concluant un film riche en émotion et en scènes fortes que je ne suis pas près d'oublier. Un de ces films forcément marquant par son interprétation, par son histoire - vraie - et par sa musique à la fois magnifique et épurée pour en restituer le meilleur. Une B.O. à découvrir en écoute (ou réécoute) pour revivre toute l'intensité de cette excellente oeuvre!
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